L’année 2018 a enregistré une vague de mouvements qui ont permis de briser plus ou moins le tabou du viol.
Avec les initiatives « metoo » ou « balance ton porc », les femmes ont pu s’exprimer publiquement. Quelques statistiques révèlent l’ampleur du phénomène et de son ancrage dans la société. Selon le Collectif féministe contre le viol, plus de 86 000 femmes subissent un viol ou une tentative de viol chaque année en France. L’année 2017 a enregistré des chiffres en hausse par rapport à cette moyenne avec 93 000 femmes violentées sexuellement. Découvrez dans cet article la quintessence du thème « viol », ses conséquences sur les personnes victimes et les dispositions à prendre pour le prévenir.
Clarification du « viol »
01. Le viol dans l’histoire
Les abus sexuels ont toujours existé. Dans l’Antiquité, la femme paraissait surtout comme un objet sexuel dont un homme pouvait simplement prendre possession.
Une conjointe restait donc à la disposition de son mari qui en profite sexuellement à sa convenance. Le maitre pouvait violer son esclave sans tomber sous le coup de la loi. A cette époque, la notion de viol n’existait pas.

02. La loi punissait l’adultère ou le vol de fille vierge.
La loi punissait l’adultère ou le vol de fille vierge. Jusqu’au Moyen-âge, le viol paraissait même comme un moyen pour prendre une fille en mariage.
Dans le milieu carcéral, les prisonnières subissaient la fougue sexuelle de leurs geôliers. Le viol de guerre reste jusqu’aujourd’hui une arme très utilisée.

03. En 1800, le viol est officiellement devenu un crime puni par l’ancien article 332.
En 1800, le viol est officiellement devenu un crime puni par l’ancien article 332. Depuis 2006, la loi considère qu’un conjoint peut violer sa compagne. Ce statut ne permet plus à un mari d’abuser sexuellement de son épouse. Le projet de loi initié par Marlène Schiappa et adopté le 1er août 2018 a abouti à la définition actuelle du viol.

Les femmes peuvent subir ces agressions dans 4 différents cas :
Le viol individuel : un obsédé sexuel peut s’attaquer à une femme en pleine rue ou s’introduire chez elle pour abuser sexuellement d’elle. Bien évidemment, ces cas demeurent assez rares. Mais, ce type de viol se révèle plus terrifiant pour les victimes.
Le viol collectif : une bande d’hommes peut s’en prendre à une femme pour la violer. Ainsi, elle peut se faire attaquer par des voyous si elle se promène seule en pleine nuit. Une fille peut également devenir la cible de jeunes saoulés si elle s’isole du public lors d’une manifestation ou d’une fête.
Le viol carcéral : les femmes condamnées pour la prison peuvent aussi y subir un viol de la part des gardes de prison ou des responsables. La précarité de leur situation les laisse sans défense, et elles n’osent pas parler pour éviter des représailles.
Les viols de guerre : les abus sexuels représentent également une arme durant les conflits. Les soldats se vengent sur les femmes des localités conquises.
Les violeurs encourent 15 ans d’emprisonnement. Cela peut passer à 20 ans en cas de viol sur une personne âgée de moins de 15 ans, sur un conjoint ou un ex-concubin lié à l’auteur par un Pacs. L’agresseur subit cette même rigueur de la loi dans toutes les autres situations aggravantes (victime vulnérable physiquement ou économiquement, administration d’une substance par le violeur, abus d’autorité). La personne victime peut exiger le huis clos.
Toutefois, la Cour de cassation a limité la portée de l’article 222-23 du Code pénal français dans son pourvoi no 93-81044 relatif au voleur qui introduit un objet dans l’anus d’une personne pour lui voler de l’argent.

Avec le jugement du 16 mai 2018, le violeur doit avoir conscience qui impose un acte sexuel par violence, menace, contrainte ou surprise.
Tout récemment, la justice a décidé de ne pas poursuivre pour viol une relation sexuelle avec une collégienne de 11 ans. Apparemment, la fille serait consentante. Face au tollé général, le gouvernement envisage de fixer l’âge minimum de consentement à 15 ans.
La prescription des actes de viol varie en fonction de l’âge de la victime. Une femme adulte devra porter plainte dans un délai de 20 ans. Quant à une mineure, elle dispose de 30 ans pour dénoncer son agresseur à compter de sa majorité.
Le thème « viol » évoque généralement une violence sexuelle exercée par un homme. Et pourtant, des hommes subissent aussi ce phénomène. Ainsi, la pédophilie n’épargne pas les jeunes garçons. De plus, certaines femmes abusent de leur conjoint. Elles peuvent également s’en prendre à de parfaits inconnus. 15 000 hommes ont donc dénoncé un viol ou tentative de viol en France en 2017. Les prisonniers de sexe masculin vivent régulièrement cette triste réalité dans les cellules.



